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Collection « Naissance de l’économie politique »

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Présentation de la collection.

SLATKINE REPRINTS est une société suisse basée à Genève qui a été fondée par Michel-Édouard SLATKINE en 1964. La société est active dans tous les domaines du livre, de l’édition à l’impression, en passant par la diffusion-distribution. La société est aujourd’hui dirigée par MM. Ivan et Michel-Igor SLATKINE, poursuivant ainsi sur quatre générations l’activité de la famille SLATKINE dans le livre ancien et moderne.

SLATKINE REPRINTS est aujourd’hui active les domaines de la réimpression d’ouvrages rares et épuisés, l’édition universitaire sous le label SLATKINE ÉRUDITION, l’édition grand public sous le label des ÉDITIONS SLATKINE. Enfin, une imprimerie intégrée (IMPRIMERIE SLATKINE) lui permet de réaliser pour son compte ou pour des tiers tout type de livres et ce pour tous tirages, grâce aux technologies les plus modernes en terme d’impression.

La collection NAISSANCE DE L’ECONOMIE POLITIQUE vise à offrir au public des textes anciens ayant contribué à la réflexion économique avant la constitution de l’école classique. Elle a vocation à rendre disponible, en langue française, des textes restés sans édition ou dont les éditions sont épuisées. Les auteurs éligibles pour la collection sont antérieurs au XIXe siècle : penseurs de l’antiquité, scolastiques, mercantilistes et physiocrates notamment.

La collection est destinée aux scientifiques, aux érudits mais également tous les lecteurs intéressés par l’histoire de la pensée économique. Chaque titre de la collection est préparé par un EDITEUR SCIENTIFIQUE, spécialiste de l’auteur ou de son époque.

Les textes sont établis à partir de transcriptions si nécessaire modernisées ; il peut s’agir de traductions. Ils sont accompagnés d’éventuelles notes et variantes établies à partir des éditions supervisées par l’auteur. Ils sont précédés d’une présentation destinée à évoquer le texte dans son contexte historique et intellectuel.

J’ai fondé, à l’invitation d’Ivan Slatkine, la collection « Naissance de l’économie politique » et en assure la direction scientifique.

Soumission d’un projet éditorial.

L’auteur porteur d’un projet d’édition scientifique pour la collection fera parvenir (par courriel : bernard.herencia@univ-mlv.fr) un bref descriptif de sa proposition (1 page maximum) comportant : le nom complet de l’auteur, le titre provisoire du volume proposé, le détail du (des) titre(s) retenu(s) pour composer le volume, le nom et les coordonnées de l’éditeur scientifique (le cas échéant le rédacteur de la Présentation et le transcripteur seront distingués), une proposition de date de remise du manuscrit et un bref descriptif de l’intérêt scientifique du volume.

Volumes  parus.

Volume 1.

Paul Pierre Lemercier de la Rivière, Canevas d’un code constitutionnel, Œuvres politiques (1787-1789), Présentation et transcription par Bernard Herencia, Genève, Slatkine, 2011, 250 p. Recueil réunissant : Lettre sur les économistes (4 éditions), Les Vœux d’un François, Essais sur les maximes et loix fondamentales, Coup d’œil impartial et notions exactes sur la monarchie françoise et  Lettre à Messieurs les Députés.

A l’époque où la monarchie française agonise, tandis que le processus révolutionnaire s’amorce avec la convocation des Représentants de la Nation, Lemercier de la Rivière, autrefois célèbre pour son « despotisme légal », tente d’infléchir les débats publics dans le sens des principes de la Physiocratie. Il y contribue en effet depuis le milieu du siècle avec ses amis du cercle intellectuel de François Quesnay. Après une carrière au Parlement de Paris, puis d’administrateur et d’expert législatif pour les colonies, Lemercier de la Rivière reprend en 1787-1789, une activité de publiciste pour accompagner les évolutions politiques générales en cours. Ces textes, longtemps oubliés, sont essentiels pour comprendre son œuvre politique. La Physiocratie propose une lecture du monde et des règles d’actions pour une transformation économique et politique. Les développements de Lemercier de la Rivière s’appuient sur des problématiques théoriques et pratiques : comment élaborer un droit positif conforme à l’ordre naturel et comment soumettre le monarque à cette perfection législative ? Lemercier de la Rivière conçoit alors une normativité des textes tout à fait novatrice et propose la mise en place d’un contrôle constitutionnel. Le présent recueil invite à la redécouverte des apports de Lemercier de la Rivière pour la construction d’un art de gouverner pouvant s’instrumentaliser dans et par la loi. Cette gouvernementalité est centrée sur la rationalisation de la puissance publique, structurée par un droit positif conforme au droit naturel. Ces textes témoignent de ses efforts pour instituer un état de droit et articuler l’économie et le politique dans une perspective physiocratique.

Volume 2.

Claude Jacques Herbert, Essais économiques sur la liberté de commerce dans l’agriculture. Composés de l’Essai sur la police générale des grains, de l’Essai sur la police générale des grains, sur leurs prix et sur les effets de l’Agriculture et du Discours sur les vignes. Présentation et transcription par Jean-Daniel Boyer. Genève, Slatkine, 2012, 264 p.

L’approvisionnement en nourriture est une question cruciale. Une organisation centralisée et administrée est-elle mieux à même d’assurer la subsistance des populations ? Permet-elle à long terme de garantir des prix alimentaires supportables et d’éviter les disettes ? Claude-Jacques Herbert (1700-1758) défend, contre les réglementations en vigueur, la liberté du commerce des grains. Ses écrits, et particulièrement l’Essai sur la police générale des grains, défendent une régulation nouvelle fondée sur la liberté et sur le libre jeu des acteurs qui, mus par leurs intérêts et guidés par le niveau des prix, participeront de manière plus efficace à la production de denrées agricoles. Les écrits de Claude-Jacques Herbert s’inscrivent dans un moment nouveau de la pensée économique qui vise à défendre la mise en place d’un marché libre seul garant du bon prix des denrées alimentaires et de leurs productions. S’inspirant des propositions du cercle de Gournay, ces essais prennent part aux débats sur les blés émergeant au milieu du XVIIIe siècle en France et constituent une des prémisses des réformes libérales du commerce des céréales débutant véritablement en 1763. Le présent recueil de textes invite à la redécouverte de Herbert et sa contribution à un nouveau mode de régulation fondé sur les mécanismes de marché.

Volume 3.

Paul Pierre Lemercier de la Rivière. La Liberté du commerce des grains. Œuvres économiques (1765 et 1770). Présentation et transcription par Bernard Herencia, Genève, Slatkine, 2013, 276 p. Recueil réunissant : Observations sur le Mémoire intitulé Réflexions d’un citoyen et L’Intérêt général de l’Etat.

Ce second volume consacré à la réédition scientifique des œuvres de Lemercier de la Rivière réunit sa première publication (Observations sur le Mémoire intitulé Réflexions d’un citoyen, 1765) et son second grand ouvrage (L’Intérêt général de l’Etat, 1770 – suivi de son Analyse par Vauvilliers). Ces deux textes sont consacrés à la défense de la principale option de politique économique de son groupe intellectuel, les physiocrates : la liberté du commerce. Il s’agit d’améliorer, principalement pour les grains, l’efficience économique d’ensemble en libérant les capacités d’action des agents, et d’améliorer la répartition de l’accès aux grains pour réduire le syndrome de l’incohérence des disponibilités avec, durant une même saison, des pénuries ici et des surplus inutilisés là. Lemercier de la Rivière s’engage dans la polémique avec les opposants à la liberté du commerce, notamment Galiani, en intervenant sur un triple niveau : l’analyse de la conjoncture économique passée, la défense des nouveaux édits sur la liberté du commerce (1763-1764), l’argumentation théorique permettant de conclure à la supériorité de la liberté sur la réglementation. C’est dans ce cadre qu’il va tout particulièrement s’attacher à fonder, en théorie, la liberté du commerce en développant sa liaison avec le droit de propriété. Enfin, à cette époque, Lemercier de la Rivière initie ou alimente des réflexions économiques en matière de valeur, de rente différentielle, d’équilibre général et laisse apparaître sa position sur l’esclavagisme. Ce recueil permet de prendre la mesure du parcours intellectuel de Lemercier de la Rivière entre sa position d’ancien intendant de la Martinique et sa stature d’homme d’Etat qui en 1774 attendra vainement sa nomination au contrôle général qui reviendra à Turgot.

Volume 4.

Scipion de Gramont. Le Denier royal, traité curieux de l’or et de l’argent. Editeur scientifique : Laure Chantrel assistée de Jean-Pierre Sipos pour la transcription. Genève, Editions Slatkine  2014, 216 p.

  • Érudit libertin, ami de La Mothe Le Vayer et de Gabriel Naudé, grands noms de la Raison d’État et de l’absolutisme monarchique, Gramont écrit son Denier royal guidé par un objectif : démontrer que le pouvoir d’achat des ressources financières du Roi n’a pas augmenté depuis Charles V. Si l’on veut abattre le lieu commun selon lequel impôts et taxes ne cesseraient d’augmenter et le peuple de s’appauvrir, il faut impérativement construire une théorie de la valeur permettant de définir le pouvoir d’achat du revenu des particuliers, des princes et de la nation. L’entreprise nécessite de distinguer rigoureusement augmentation des prix et cherté. Bodin, comme Malestroict, confondent la mesure de la richesse avec la richesse elle- même. C’est l’abondance ou la rareté des biens satisfaisant aux besoins des hommes qui permet de savoir si ces biens sont devenus plus chers, en aucun cas la quantité de métaux précieux qu’il faut céder en échange. Cela a-t-il un sens de dire que depuis trois cents ans, le royaume de France n’a cessé de s’appauvrir ? Voilà Bodin et Malestroict renvoyés tous deux « aux erreurs populaires » à cette propension des hommes à penser que tout va de plus en plus mal, que le temps se dégrade, que la pauvreté s’accroît, que les hommes sont de plus en plus mauvais, que les terres sont de moins en moins fertiles. Cette remise en question radicale lui fournit une méthode qui l’amènera à répondre aux questions suivantes d’une façon tout à fait originale : Comment convient-il de définir la richesse et la monnaie ? Quels rapports entretiennent-elles ? Qu’en est-il de la cherté ? Est-elle réelle ou supposée ? Comment expliquer la diminution de la valeur estimative de la monnaie ? Quelle est la bonne méthode pour étudier les mouvements des prix et des revenus ? Comment les revenus du roi ont-ils évolué ? Quelles sont les causes du mécontentement du peuple ? Comment y remédier ?

Volume 5.

Lemercier de la Rivière, Paul Pierre, Pennsylvaniens et Feliciens. Œuvres utopiques (1771 et 1792). Editeur scientifique (présentation et transcription) : Bernard Herencia, Genève, Editions Slatkine  2014, 442 p.

  • Ce troisième volume consacré à l’œuvre de Paul Pierre Lemercier de la Rivière (1719-1801) – ancien administrateur colonial et parlementaire – réunit les Lettres d’Abraham Mansword (1771) et L’Heureuse Nation (1792). Les Lettres d’Abraham Mansword lui sont enfin attribuées avec certitude et publiées pour la première fois dans leur texte intégral. L’Heureuse Nation est son dernier grand ouvrage. Ces œuvres sont formellement proches, elles s’adressent aux gouvernants et à l’opinion publique à travers une écriture allégorique dans les Lettres et une œuvre délibérément utopique dans L’Heureuse Nation selon le modèle de l’Utopie de Thomas More. Cela permet à Lemercier de la Rivière d’exposer différemment les conceptions politiques et économiques qu’il défend depuis les années 1750. Durant la Révolution, Lemercier de la Rivière n’espère plus aucune nomination officielle et publie sans attendre une quelconque reconnaissance en prenant une distance – utopique – permettant de s’extraire des contingences du temps. Il s’épargne le commentaire d’une Révolution dont la violence s’exacerbe de mois en mois et peut émettre l’espoir de la possibilité d’une révolution pacifique. Il expose sa dernière vision d’une société conforme aux ambitions de l’Ecole des physiocrates fondée autrefois par François Quesnay. Il esquisse l’horizon à atteindre en synthétisant ses conceptions philosophiques, morales, pédagogiques, économiques et politiques, affinant ses projets constitutionnels et achevant l’élaboration des alternatives aux analyses proposées par Mably ou Rousseau. Surtout, il développe des thématiques marginalisées dans ses études antérieures (les vertus, la bienfaisance) et donne des orientations nouvelles à ses conceptions : la liberté économique est associée à un protectionnisme sélectif ou encore à la planification de certaines productions, la liberté de la presse est réclamée toutefois qu’elle respecte la morale. Enfin, il innove en proposant des outils théoriques à peine ébauchés par ses contemporains : la rente différentielle, le multiplicateur, la modélisation économique.

Volume 6.

Philo ruraleVictor Riqueti de Mirabeau et François Quesnay avec la contribution de Charles Richard de Butré, Philosophie rurale. Editeurs scientifiques : Pierre Le Masne et Romual Dupuy, Genève, Editions Slatkine,  2014, 704 p.

  • La première édition de la Philosophie rurale a été imprimée en 1763 et distribuée en librairie à partir de février 1764. Cette réédition scientifique, deux siècles et demi après, la première depuis le XVIIIe siècle, reprend le texte de l’édition in-4 de 1763 de la Philosophie rurale, et l’accompagne de notes critiques et d’explications. L’ouvrage, écrit par Mirabeau et Quesnay (avec la contribution de Butré), est un livre majeur de l’économie politique. Par l’importance de la synthèse qu’elle propose, la Philosophie rurale peut être comparée à La Richesse des Nations d’Adam Smith ou aux Principes de l’Economie politique et de l’impôt de David Ricardo. La Philosophie rurale a des qualités rares. Elle présente en un seul volume tous les aspects de la doctrine physiocratique. Elle est le seul ouvrage d’économie de François Quesnay, qui s’exprime en général sous forme d’articles et de textes courts. Elle fait la présentation la plus détaillée et la plus complète du fameux Tableau physiocratique, avec plus de 40 tableaux. Elle aborde de nombreuses questions macroéconomiques, avec un appareil technique très sophistiqué. La Philosophie rurale est écrite dans une belle langue. Elle témoigne de l’inscription de la Physiocratie dans le siècle des Lumières et apporte de nombreux éléments historiques concrets sur l’économie française des années 1760, et sur la période qui précède la Révolution. La Philosophie rurale propose, au travers de ses tableaux, une modélisation économique très riche, qui ne sera pas dépassée avant le XXe siècle. Elle aborde de nombreux thèmes d’une manière originale, avec notamment une critique de la finance qui préfigure Keynes et qui reste très actuelle. Elle comporte également une dimension écologiste, avec un souci de développer la production «du crû» et la consommation locale, et avec une définition de la production comme régénération qui interpelle le lecteur d’aujourd’hui soucieux de rendre la reproduction économique compatible avec la reproduction des éléments de la nature.

Volume 7.

François-Nicolas Canard, Œuvres économiques (1801-1826). Editeur scientifique : Thierry Martin. Genève, Editions Slatkine, 2015, 232 p.

  • L’œuvre économique de Nicolas-François Canard (1754-1833) est souvent considérée comme la première tentative d’application de l’algèbre à la science économique. Mais on aurait tort de réduire la pensée économique de N.-F. Canard au seul recours à l’instrument mathématique, lequel fut l’objet de jugements contrastés de la part de la postérité. L’intérêt de l’œuvre se lit également dans sa critique de la pensée physiocratique et dans son analyse des concepts de latitude et d’équilibre. Largement diffusés en France et en Europe, les Principes d’économie politique ont eu quelque influence sur l’édification de la science économique, notamment sur la pensée de Sismondi. Le présent ouvrage contient, outre les Principes d’économie politique (1801), le Mémoire sur les emprunts publics (1796) et le Mémoire sur les causes qui produisent la stagnation et le décroissement du commerce en France (1826), rassemblant ainsi en un volume la totalité de l’œuvre économique de N.-F. Canard.

Volume 8

François Véron Duverger de Forbonnais, Elémens du commerce. Principes et observations économiques. Editeur scientifique : Jean-Daniel Boyer. Genève, Editions Slatkine, collection « Naissance de l’économie politique », 2016, 620 p.

  • Couverture ForbonnaisMême s’il est aujourd’hui moins connu que François Quesnay, François Véron Duverger de Forbonnais (1722-1800) est sans doute l’un des auteurs ayant le plus contribué à la naissance de l’économie politique dans la seconde moitié du dix-huitième siècle en France. Expert et conseiller de l’administration, membre du cercle de Gournay, collaborateur en 1759 du contrôleur général Etienne de Silhouette, historien de l’économie, théoricien du commerce politique et détracteur de la Physiocratie, il propose, dans ses écrits, de promouvoir la liberté du commerce intérieur afin de d’accroître la production de richesses et de générer des excédents de la balance commerciale. Le commerce politique, à la fois art et science de l’administration, est ainsi soumis à une fin essentielle : la puissance nationale. Cette réédition scientifique réunit les ouvrages théoriques et généraux de Forbonnais. Elle reprend ainsi le texte de l’édition de l’An IV des Elémens du commerce en le comparant avec celui des éditions de 1754, 1755 et 1766 et avec les articles que Forbonnais avait écrits pour l’Encyclopédie. Elle y associe les Principes et observations oeconomiques, parus en 1767, ouvrage dans lequel Forbonnais propose notamment une critique théorique et méthodologique du Tableau Economique de Quesnay ainsi que des articles Grains et Fermiers parus dix ans plus tôt dans l’Encyclopédie. Le Commerce politique, promu par Forbonnais, se présentait ainsi comme une véritable alternative à la Physiocratie.

Volume 9

Paul Pierre Lemercier de la Rivière, Pour la Pologne, la Suède, l’Espagne et autres textes. Œuvres d’expertise (1772-1790), Editeurs scientifiques : Bernard Herencia et Béatrice Perez. Genève, Editions Slatkine, collection « Naissance de l’économie politique », 2016, 360 p.

  • couverture-lemercier-volume-ivCe quatrième volume des œuvres de Paul Pierre Lemercier de la Rivière (1719-1801) poursuit l’édition de ses contributions au mouvement intellectuel de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Les textes recueillis ici ont en commun d’être des travaux par lesquels Lemercier de la Rivière répond à des sollicitations de la part de députés polonais, du roi de Suède, du ministre de la Marine, d’un économiste espagnol et de l’Assemblée nationale. Il s’agit de fait d’œuvres d’expertise. Le recueil que nous avons constitué dans cet esprit contient, selon un ordre chronologique, les pièces suivantes (dont trois d’entre-elles sont inédites) : L’Intérêt commun des Polonois (1772). Il s’agit de la première édition de ce texte : Lemercier de la Rivière confronte sa pensée politique à celles de Rousseau et de Mably. Ce texte est accompagné (comme le souhaitait Lemercier de la Rivière) des Avis économiques aux Citoyens éclairés de la République de Pologne de Nicolas Baudeau ; De l’Instruction publique, ouvrage commandé pour le roi de Suède (1775). Traité accompagné de documents de Carl Fredrik de Scheffer et de Gustave III de Suède ; Le Compte rendu au Ministre de la Marine (1776) sur les Considérations sur l’état présent de la colonie française de Saint- Domingue d’Hilliard d’Auberteuil. Ce texte est pour la première fois édité dans sa version intégrale. Il est accompagné de lettres d’Antoine de Sartine et de Michel René Hilliard d’Auberteuil ; Lettres sur la Banque de Saint-Charles d’Espagne (1786-1787). Lemercier de la Rivière polémique avec l’économiste et publiciste espagnol Foronda. Trois lettres sont pour la première fois proposées dans une traduction française réalisée par Béatrice Perez ; Mémoire à l’Assemblée nationale pour les syndics généraux des créanciers des Jésuites (1790) relatif à l’apurement des dettes des jésuites ; Palladium de la constitution politique (1790). Lemercier de la Rivière détaille, cette fois pour la France et dans le contexte révolutionnaire, ses propositions en matière d’instruction publique. Ce pamphlet est suivi de son analyse par Nicolas de Chamfort.

Volume 10

William Petty, Genèse de l’arithmétique politique, Éditeur scientifique : Sabine Reungoat, Genève, Editions Slatkine, collection « Naissance de l’économie politique », 2017, 194 p.

  • L’œuvre de William Petty (1623-1687) marque une étape importante dans la constitution de l’économie politique comme science. Les trois traités rassemblés ici permettent de suivre la genèse de l’arithmétique politique, discipline nouvelle apparue dans l’Angleterre de la Restauration avant de faire école en France et en Hollande au siècle suivant. Petty emprunte à la science moderne de son temps la méthode quantitative et un langage fondé sur « le nombre, le poids et la mesure », qu’il entend appliquer à l’étude des faits économiques. Il s’efforce de dresser un inventaire des richesses matérielles et humaines du pays, conçu comme le prélude d’une entreprise visant à réformer l’administration royale et la société dans son ensemble. Statisticien, Petty est aussi un théoricien dont l’ampleur de vues et l’originalité le distinguent des auteurs de pamphlets économiques de son époque. Dans le Traité des Taxes (1662), son ouvrage le plus abouti, il se penche sur les moyens de rationaliser la fiscalité, ce qui le conduit à s’interroger sur les sources de la richesse et à poser les fondements de la théorie de la valeur travail. Il y ébauche une réflexion sur le rôle de la monnaie dans l’économie qui influencera les écrits de John Locke. Dans le Verbum Sapienti (1665), Petty propose la première estimation du revenu national de l’Angleterre et du Pays de Galles. L’Arithmétique Politique (1676) apparaît comme une défense et illustration de sa méthode. Dans cet ouvrage qui le rendit célèbre outre-Manche, il se livre à une étude comparée de la richesse, de la population et du développement économique de l’Angleterre, de la France et de la Hollande. Ces textes, publiés ici dans une nouvelle traduction assortie de commentaires, témoignent de l’évolution d’une pensée qui constitue une transition entre le mercantilisme anglais et la doctrine classique d’Adam Smith, dont Petty anticipe nombre de concepts fondateurs.

Volume 11

Paul Pierre Lemercier de la Rivière, L’ordre naturel et essentiel des sociétés politiques. Œuvre doctrinale (1767). Edition du 250e anniversaire, avec notes et variantes, accompagnée de documents relatifs aux éditions antérieures, Editeurs scientifiques : Bernard Herencia et Béatrice Perez. Genève, Editions Slatkine, 2017, 538 p.

  • Cette réédition de L’Ordre naturel et essentiel des sociétés politiques (1767), célèbre œuvre du plus politique des physiocrates, Paul Pierre Lemercier de la Rivière (1719-1801), s’empare du prétexte de la célébration du 250e anniversaire de sa première édition, pour proposer le panorama complet de son histoire éditoriale avec : les notes et variantes des deux éditions originales de 1767 ; les préfaces et les notes des divers éditeurs scientifiques de l’œuvre : Juan del Castillo y Carroz (1820 et 1823), Eugène Daire (1846), Francesco Ferrara (1850), Edgar Depitre (1910) et Francine Markovits (2001) ; le texte intégral de la postface de fait publiée par Pierre Samuel Du Pont en 1768 : De l’Origine et des progrès d’une science nouvelle ; la traduction inédite en français des avis et notes de l’éditeur espagnol Juan del Castillo y Carroz par Béatrice Perez, professeur à l’université Paris-Sorbonne où elle enseigne l’histoire et la civilisation de l’Espagne moderne. L’Ordre naturel et essentiel des sociétés politiques, « œuvre doctrinale » selon les mots mêmes de son auteur, est un véritable succès de librairie cautionné par Diderot, et une des œuvres les plus emblématiques – et des plus polémiques – produite par le groupe des Economistes constitué autour du docteur François Quesnay. Lemercier de la Rivière y développe la théorie du despotisme légal, concept central de sa réflexion politique, avec laquelle il recherche la soumission du prince à la loi. L’œuvre, outre le développement des principes économiques physiocratiques, est, plus globalement, le premier exposé des principes politiques que son auteur va développer jusque dans les premiers temps de la Révolution française pour proposer une constitution écrite prévoyant notamment la mise en place d’un contrôle constitutionnel.

Volume 12

Pierre Joseph André Roubaud, De la Réglementation du commerce. Réponses à Galiani, Editeurs scientifiques : Pierre-Henri Goutte et Gérard Klotz. Genève, Editions Slatkine, 2018, 471 p.

  • Ce nouveau volume de la collection NAISSANCE DE L’ÉCONOMIE POLITIQUE regroupe deux textes de Pierre Joseph André Roubaud (1730-1792), plus communément appelé « abbé Roubaud ». Récompensé pour ses travaux sur les synonymes français, auteur d’une monumentale Histoire générale de l’Asie, de l’Afrique et de l’Amérique, ce membre influent de la secte des Économistes s’est fait reconnaître en économie politique par ses qualités de journaliste et de publiciste. Dans les deux livres regroupés dans cette publication, c’est comme physiocrate engagé que Roubaud a pris part à la défense des lois de libéralisation du commerce des grains de 1763 et de 1764 mises à mal au tournant des années 1770. Le premier, intitulé Représentations aux magistrats, contenant l’exposition raisonnée des faits relatifs à la liberté du commerce des grains, et les résultats respectifs des Règlements et de la liberté, est daté de 1769. C’est son ouvrage le plus connu, bien que sous-estimé, puisque l’auteur y développe une rhétorique mettant en avant l’évidence des faits en croisant l’histoire des textes réglementant le commerce des grains et des denrées avec celle des prix, d’où le premier titre de cette réédition : « De la réglementation ». Quant au deuxième livre, publié en 1770, il s’agit des Récréations économiques, ou Lettres de l’auteur des représentations aux magistrats, a M. le chevalier Zanobi : principal interlocuteur des Dialogues sur le commerce des bleds. Ce texte est donc une critique de Galiani, d’où le deuxième titre de cette réédition : « Réponses à Galiani ». L’oubli relatif de cette contribution de Roubaud dans l’énorme littérature physiocratique à propos de la liberté du commerce des grains s’explique certainement par le parti-pris de Roubaud qui a voulu combattre l’auteur des Dialogues avec ses propres armes.

Volume 13

Guillaume-François Le Trosne, Les lois naturelles de l’ordre social, Editeur scientifique : Thérence Carvalho, Genève, Editions Slatkine, 2019, 512 p.

  • Magistrat au présidial d’Orléans, Guillaume-François Le Trosne (1728- 1780) est à la fois le disciple de Robert-Joseph Pothier, le plus éminent jurisconsulte de son temps, et de François Quesnay, le chef de file du mouvement physiocratique. Ce double héritage fait de lui un auteur remarquable et unique du siècle des Lumières. Sa vie durant, il s’évertue à lier le droit et l’économie politique dans une science totale de la société qui développerait les lois naturelles de l’ordre social. Cette édition aspire à éclairer son oeuvre d’un jour nouveau en rassemblant trois de ses textes les plus importants publiés en 1777 : De l’ordre social, composé de onze discours, dans lequel il développe ses principales opinions économiques, politiques et juridiques, comme la liberté du commerce, la mise en place d’un impôt territorial unique ou l’établissement d’une hiérarchie normative à prédominance jusnaturaliste ; De l’intérêt social, par rapport à la valeur, à la circulation, à l’industrie et au commerce intérieur et extérieur, son ouvrage le plus théorique en matière d’économie politique où il répond aux critiques formulées à l’encontre de la physiocratie par son ami, l’abbé de Condillac, dans son livre Le commerce et le gouvernement, considérés relativement l’un à l’autre, publié en 1776 ; ses Vues sur la justice criminelle, opuscule dans lequel il apporte un volet pénal à la physiocratie en détaillant ses propositions en ce qui concerne la législation criminelle et l’administration de la justice. Outre la version intégrale de ces textes, ce volume intègre, pour la première fois, l’ensemble des préfaces et des notes issues des différentes rééditions. Il comprend également des annonces de presse, des extraits de correspondance, une présentation, une chronologie et des notes entièrement nouvelles. Redécouvrir l’oeuvre de Le Trosne permet en définitive de mieux comprendre les grands débats intellectuels qui agitent le XVIIIe siècle et de puiser aux sources d’une pensée économique fondée sur la liberté.

Volume 14

Victor Riqueti de Mirabeau, François Quesnay avec le concours de Butré, Le Grand et Morin, Théorie de l’impôt, suivi de  Victor Riqueti de Mirabeau, Supplément à la théorie de l’impôt, Editeur scientifique : Pierre Le Masne, Genève, Editions Slatkine, 2020, 479 p.

  • Ce volume re-donne au public, dans une édition critique assortie de notes et d’explications, deux ouvrages liés entre eux : la Théorie de l’impôt (1760) du marquis de Mirabeau et de François Quesnay (avec le concours de Butré, Le Grand et Morin), et le Supplément à la Théorie de l’impôt (1776) du marquis de Mirabeau. Le volume permet de comprendre la doctrine économique et fiscale des Physiocrates et son évolution entre 1760 et 1776. La Théorie de l’impôt est présentée, pour la première fois, avec les annotations de Quesnay sur les manuscrits de l’ouvrage. L’intérêt de ce volume est multiple : les deux textes proposent un exposé approfondi sur la doctrine économique et fiscale des Physiocrates. Les auteurs font une critique intéressante du système fiscal français de l’époque et affirment, de façon nouvelle, la nécessité d’un consentement à l’impôt. Le prélèvement fiscal doit être unique, assis sur le seul produit net des propriétaires fonciers. L’impôt ne doit pas frapper la consommation mais seulement le revenu : cette question est encore débattue aujourd’hui ; la Théorie de l’impôt donne un ensemble de tableaux comptables sur l’économie française, une première ébauche des Comptes de la Nation du XXe siècle. Ces tableaux sont supérieurs à ceux de Vauban, et ne seront dépassés que par les Comptes de Lavoisier (qui reprend des données de la Théorie de l’impôt) ; les deux livres ont une dimension historique et politique. Les idées physiocratiques restent influentes jusqu’à la Révolution française. Certains principes de la Théorie de l’impôt se retrouvent dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 ou sont encore en vigueur aujourd’hui (comme l’universalité de l’impôt). Le Supplément à la théorie de l’impôt discute du rôle des assemblées locales dans la perception de l’impôt et est relié au Mémoire sur les Municipalités de Dupont et Turgot.

Volume 15

Le Journal de l’agriculture, du commerce, des arts et des finances (1765-1783). Histoire et analyse d’une revue économique d’Ancien Régime. Tables complètes et documents. Tome I. Editeurs scientifiques : Pierre-Henri Goutte, Bernard Herencia et Gérard Klotz.Genève, Editions Slatkine, 2023, 622 p.
  • C’est au dix-huitième siècle que se développe en Europe, et plus particulièrement en France, un nouveau type de littérature, l’économie politique. L’essor de cette nouvelle discipline en voie d’autonomisation par rapport aux humanités, au droit ou à la morale, s’est matérialisé par la multiplication des livres consacrés à l’économie, mais aussi par l’apparition de revues spécialisées. Un des plus importants de ces périodiques est le Journal de l’Agriculture, du Commerce et des Finances, mais on ne dispose pas d’études développées sur ce journal – d’autant plus remarquable qu’il dépendait directement du ministère des Finances – et encore moins d’un descriptif. C’est ce qui a motivé les auteurs de cet ouvrage, fédérés autour d’un programme sur la presse économique d’Ancien Régime, à publier ce livre qui a l’originalité de proposer au lecteur dans un même ensemble, composé de deux tomes, une analyse et un descriptif accompagnés de nombreux compléments et annexes construits pour faciliter le travail des chercheurs. Ils trouveront dans cet ouvrage une étude approfondie de l’histoire éditoriale du titre et la table complète de l’ensemble des numéros parus (tome I) puis les professions de foi des éditeurs (avis, avertissements, etc.), l’index (des lieux et des personnes : 4 100 et 6 400 entrées) et les bibliographies des ouvrages cités ou analysés (2 800 références) (tome II, à paraître).

Volume 16

L’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, Les traites négrières et l’esclavage colonial, Editeur scientifique : Eric Mesnard. Avec une préface de Robert Morrissey. Genève. Editions Slatkine, 2023, 378 p.

  • Les vingt-huit volumes in-folio de l’Encyclopédie, ou Dictionnaire raisonné des Sciences, des Arts et des Métiers, par une société de gens de lettres, furent publiés entre 1751 et 1772. Pendant ces deux décennies, environ un million six-cent-mille Africains furent embarqués dans des navires négriers dont deux-cent-cinquante-mille environ à bord de navires français. L’Encyclopédie reste comme un monument des Lumières, et cela jusqu’à et y compris dans ses limites. Parmi les 74 000 articles de l’Encyclopédie, moins d’une centaine concernent explicitement la question des traites négrières et de l’esclavage colonial. La contextualisation, l’analyse et la mise en relation de ces articles, de longueur et de portée très inégales, permettent de s’interroger sur les contradictions et les ambiguïtés des encyclopédistes, mais aussi de prendre en compte l’expression parfois fulgurante de principes antiesclavagistes. Ainsi, dans son article « Traite des Nègres », Jaucourt fut le premier des encyclopédistes à envisager l’abolition de l’esclavage. Comme en témoigne, notamment, le cheminement de Diderot, les débats ouverts par la première édition de l’Encyclopédie ont contribué, lors de la décennie suivante à une radicalisation de la pensée anti-esclavagiste et à un enrichissement de son expression dans le débat public alors que la traite et l’exploitation du travail servile atteignaient des sommets jusqu’alors inégalés.

Volume 18

Herencia B. et Carvalho T., Jean-Jacques Rousseau, Gabriel Bonnot de Mably, Paul Pierre Lemercier de la Rivière, Michel Wielhorski, Les Lumières au chevet de la Pologne. Les projets de Rousseau, Mably et Lemercier de la Rivière à la veille du premier partage (1772), avec les observations de Wielhorski et d’autres contributeurs de la Confédération de Bar, genève, Editions Slatkine, 2024, 538 p.

  • Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, la Pologne-Lituanie est une République en péril. Son territoire est âprement convoité par la Russie, la Prusse et l’Autriche, qui finiront après trois partages (1772, 1793 et 1795) par rayer le pays de la carte géopolitique de l’Europe pour plus d’un siècle. Dans l’espoir de mettre fin à cette crise, Michel Wielhorski (1730-1794), émissaire de la confédération de Bar, arrive en France et sollicite le concours de plusieurs philosophes. Trois penseurs mettent leur plume au service de la République : Gabriel Bonnot de Mably (1709-1785), Jean-Jacques Rousseau (1712-1774) et Paul Pierre Lemercier de la Rivière (1719-1801). Cette édition aspire à éclairer d’un jour nouveau ces projets politiques et constitutionnels en rassemblant pour la première fois :

    – les textes inédits des quatre séries d’Observations sur la réforme des lois de la Pologne de Mably avec les Considérations sur le gouvernement de Pologne de Rousseau et L’intérêt commun des Polonais de Lemercier de la Rivière ;

    – les contributions fondamentales de Wielhorski comme son Tableau du gouvernement de Pologne et son Essai sur les mœurs et le caractère des Polonais, qui constituèrent une source majeure d’informations pour Mably et Rousseau ;

    – les réactions inédites des membres de la confédération de Bar aux Observations de Mably, qui montrent comment ses idées furent reçues en Pologne-Lituanie et sur quelle base le philosophe fit évoluer son projet.

    Outre la version intégrale de ces textes, ce volume comprend de multiples documents qui permettent de mieux comprendre le contexte et la vivacité des débats à la veille du premier partage de 1772. Ce passionnant dialogue francopolonais, qui aborde la question de la modernité du républicanisme et de ses potentialités démocratiques, offre des témoignages exceptionnels de l’émergence d’une pensée constitutionnelle dans l’Europe des Lumières et mérite pleinement d’être redécouvert.

Volumes à paraitre.

Penser l’économie dans l’antiquité grecque. Editeur scientifique : Etienne Helmer.

La physiocratie helvétique : œuvres économiques. Jean Bertrand, François Joseph Maurice Raemy d’Agy, Jean-Louis Muret et Fortuné Barthélemy De Felice. Editeur scientifique : Vincent Robadey.

Histoire de la pensée économique chinoise. Les textes fondateurs. Editeurs scientifiques : Alexandre Reichart et Wenjie Zhang